La lettre de la biomédecine #5
Des organes animaux chez l’humain : La xénotransplantation au cœur des préoccupations scientifiques et éthiques de demain.
La xénotransplantation, tirée du grec ancien « xénos » qui veut dire « étranger », mais aussi « hôte », consiste à greffer l’organe d’un donneur dont l’espèce biologique est différente de celle du receveur. La volonté de l’être humain de briser les barrières interespèces afin d’aller chercher les organes qui lui font défaut ne date pas d’hier. Les récits d’expérimentations menées entre l’humain et l’animal ont souvent été accompagnés de doutes et de déceptions.
Après une stagnation du domaine confronté à des barrières biologiques importantes, l’évolution des connaissances, des traitements et des outils génétiques a permis d’établir de nouvelles stratégies dans le domaine. C’est la révolution des techniques d’édition du génome qui a donné un nouvel élan au domaine de la xénotransplantation.
Cette dernière décennie a vu une accélération des expérimentations sur l’animal, et des progrès significatifs et considérables conduisant à la possibilité de tester sur l’humain. À ce jour, très peu de xénogreffes ont été réalisées chez l’être humain, mais elles ont montré le dépassement d’obstacles médicaux majeurs.
Théoriquement, la xénotransplantation offre une solution potentielle intéressante à la pénurie d’organes pour le traitement de nombreuses maladies graves et devient un enjeu mondial de santé publique. Entre rêve et espoir, cette thérapeutique, qui abolirait certaines frontières interespèces, rencontre encore de nombreux obstacles biologiques. Au-delà de l’aspect scientifique, comme toute avancée dans le domaine de la recherche, la xénotransplantation se heurte également à une multitude de questionnements économiques, éthiques et sociétaux.
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Cette veille stratégique en santé, présentée par le Pôle Recherche, Europe, International et Veille de la Direction générale médicale et scientifique de l’Agence de la biomédecine, a pour vocation de mettre en lumière les avancées et les enjeux éthiques avancées sur des questions de biomédecine.